Qualité de l’Air et Bois éner­gie : ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain !

Les parti­cules fines : un enjeu sani­taire majeur

La pollu­tion de l’air est la première cause envi­ron­ne­men­tale de décès préma­turé dans le monde. Elle entraine des effets sani­taires à court terme, qui peuvent être graves notam­ment pour les personnes plus vulné­rables. Parmi les symp­tômes de ces effets sani­taires, les plus visibles sont les essouf­fle­ments et les crises d’asthme, une irri­ta­tion des yeux, de la gorge et du nez.

La pollu­tion atmo­sphé­rique a des consé­quences sani­taires égale­ment sur le long terme. Dans les zones urbaines comme dans les zones rurales, elle est respon­sable de la surve­nue de patho­lo­gies graves telles que des mala­dies cardio­vas­cu­laires, des troubles pulmo­naires et des cancers du poumon. L’Agence Santé Publique France estime que l’ex­po­si­tion chro­nique à la pollu­tion atmo­sphé­rique (même à des niveaux infé­rieurs aux seuils régle­men­taires !) est respon­sable d’une réduc­tion moyenne de l’es­pé­rance de vie de 12 mois.

Le chauf­fage au bois indi­vi­duel : prin­ci­pal émet­teur de parti­cules fines

Les sources d’émis­sions de parti­cules fines sont multiples. Au niveau natio­nal, l’ana­lyse précise de la compo­si­tion de cette pollu­tion révèle que le secteur rési­den­tiel est le plus gros contri­bu­teur. En effet, en 2013 d’après le CITEPA, 34% des émis­sions de PM10 et 48% des émis­sions de PM2,5 sont issues du secteur rési­den­tiel. La combus­tion du bois est respon­sable de plus de 90% de ces émis­sions.

Alors on arrête de se chauf­fer au bois ?

Cycle du bois. Source www.descampsweb.frLe rôle de la biomasse fores­tière dans l’en­vi­ron­ne­ment est complexe.

Du point de vue clima­tique, le bois agit prin­ci­pa­le­ment sur deux volets :

  • la forêt en crois­sance capte et stocke du carbone. La construc­tion bois permet donc un stockage durable.
  • le cycle du bois est court, ce qui permet de consi­dé­rer le bois comme une éner­gie renou­ve­lable, et neutre en carbone (le carbone de la combus­tion est capté lors de la crois­sance).

Le bois est donc indis­pen­sable dans la lutte contre les dérè­gle­ments clima­tiques. En revanche, dans des condi­tions de combus­tion impar­faite, il émet des polluants. Les parti­cules fines (pous­sières) sont d’ac­tua­lité en raison des dépas­se­ments de seuil, mais ce ne sont pas les seuls polluants à obser­ver.

Les solu­tions, entre bon sens et mobi­li­sa­tion collec­tive.

Face à ce problème complexe, aucune réponse simple et unique n’existe. L’at­teinte d’une bonne qualité de l’air passe par un ensemble de mesures :

  • réduire les besoins : de chauf­fage par l’iso­la­tion ou la régu­la­tion, de bois par l’uti­li­sa­tion d’ap­pa­reils perfor­mants récents label­li­sés Flamme Verte.
  • privi­lé­gier les solu­tions centra­li­sées : une chau­dière plutôt qu’un poêle, une chau­dière collec­tive plutôt que plusieurs indi­vi­duelles. Des filtra­tions perfor­mantes sont amor­tis­sables sur des plus grosses puis­sances.
  • chan­ger ses pratiques : allu­mer son feu par le haut (vidéo ci-dessous), recou­rir à du bois de qualité label­lisé France bois buche (le problème pous­sière étant prin­ci­pa­le­ment lié à ce combus­tible)
  • Ne pas faire de brûlage de végé­taux dans le fond du jardin ou au bord des champs/vignes.

A venir, trois articles présen­tant les solu­tions propo­sées par l’ADEME pour les collec­ti­vi­tés qui souhaitent inves­tir cette théma­tique: Fonds Air, AACT’Air, AGR’AIR. Stra­ter­gie et MAED peuvent vous accom­pa­gner.

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